Rome 1870
Drapeau blanc sur le château Saint-Ange
La chute des États pontificaux ou, pour le camp sarde, la « libération de Rome », signe la fin du pouvoir temporel du pape. Désormais, Pie IX se considère prisonnier au Vatican. La question romaine commence.
Rome, le 20 septembre 1870. À 5 heures du matin, l’artillerie italienne commence à pilonner les remparts de la ville. La résis- tance des troupes pontificales sera symbo- lique ou presque. À 10 heures, le pape fait hisser le drapeau blanc sur le château Saint- Ange. La prise de Rome, orpheline du corps expéditionnaire français occupée sur d’autres fronts, est une date majeure dans l’histoire contemporaine de l’Église catho- lique. Elle marque la fin du pouvoir temporel de la papauté. Après plus d’un millénaire d’existence : les États de l’Église – ou du pape –, l’ancien « patrimoine de Pierre », sont annexés à l’Italie qui parachève ainsi son unité politique et territoriale.
Pour remonter aux sources de l’événement, il faut s’arrêter sur le Risorgimento (qui signifie « résurgence », « résurrection » ou « renaissance »), un mouvement culturel et politique visant à unifier l’Italie, morcelée en une dizaine d’États et de principautés. Si ses origines remontent au début du XIXe siècle, il prend toute son ampleur entre 1848 et 1870, notamment au cours de trois guerres d’indépendance contre l’Au- triche (1848-1849, 1859 et 1866). Le mouve- ment est porté, non sans tensions, à la fois par des révolutionnaires, comme Mazzini et Garibaldi, et par des libéraux italiens, dont le premier ministre Camillo Cavour (1810-1861) du royaume de Sardaigne. C’est en effet autour de cet État (parfois improprement appelé Piémont-Sardaigne du fait de son centre savoyard et piémontais) et de son souverain Victor-Emmanuel II que s’accomplit l’unification. Alors que les diffé- rents États, conquis parfois militairement, votent leur rattachement à la Sardaigne (1860-1861) pour former le nouveau royaume d’Italie et que l’Autriche est défaite en Lombardie (1859) et en Vénétie (1866), les États pontificaux continuent à résister (…).
Par Xavier Boniface
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