Renouveau baroque en Franche-Comté
Comment l’or et le bois chantent la gloire de Dieu
Les paysages de Franche-Comté arborent les jolies courbes de leurs clochers à l’impériale. Elles indiquent souvent des églises reconstruites après un XVIIe siècle calamiteux. L’or et le bois y chantent la gloire de Dieu aux marges des terres protestantes.
Extrait : « Comtois, rends-toi ! Nenni ma foi ! » Selon la légende, la fière devise de la Franche-Comté serait née lors du siège de Dole en 1636. Le prince de Condé commande alors les troupes françaises qui sont en train d’envahir cette province espagnole relativement autonome pour permettre à Louis XIII de contrer le pouvoir des Habsbourg. Il ne parviendra jamais à s’emparer de la ville parlementaire. La Franche-Comté subit de front toutes les campagnes de la guerre de Dix Ans (1634- 1644). Elle en ressort exsangue : « La population a maigri de moitié, beaucoup de bâtiments sont détruits, certains villages ne se relèveront jamais, l’agriculture est anéantie », souligne Jean-Louis Langrognet, conservateur des antiquités et objets d’art de la Haute-Saône. En 1668, Louis XIV revient à la charge pour annexer définitivement ce territoire au royaume de France en 1678. Il faut tout reconstruire. Si les montagnes se trouvent relativement préservées, les vallées sont saccagées par les mouvements militaires. L’Église catholique joue un rôle de premier plan dans ce vaste chantier en organisant le renouveau de 80% des bâtiments paroissiaux tout au long du XVIIIe siècle. Ce patrimoine se découvre surtout dans les petits villages d’une campagne encore admirablement préservée. […]