Ils voulaient tuer Hitler
Une conjuration soutenue par Pie XII
Entre l’invasion de la Pologne et le déclenchement de l’attaque sur le front ouest, des généraux allemands préparent un coup d’État et
demandent au pape de servir d’intermédiaire avec le gouvernement britannique.
«Ich bin da ! » (Je suis là !) A l’autre bout du fil, le père Leiber, jésuite et secrétaire particulier du pape Pie XII, a compris. Son compatriote Joseph Müller vient d’arriver à Rome et souhaite le rencontrer. Avocat antinazi et catholique pratiquant, Müller a été recruté au sein de l’Abwehr, le service de renseignement de l’armée, par le colonel Oster et par le major Dohnanyi, afin d’approcher Pie XII. Les deux hommes sont membres d’une conjuration dirigée par l’ancien chef d’état-major de l’armée de terre, le général Ludwig Beck. Alors que la campagne de Pologne s’achève, leur but est de renverser Hitler et de négocier, pendant qu’il en est encore temps, une paix honorable pour l’Allemagne. Les militaires allemands souhaitent sonder les intentions de la Grande- Bretagne en cas de coup d’État. Ils ont imaginé que le pape pourrait servir d’intermédiaire. Cet épisode, connu des historiens sous le nom de « Conversations romaines », se déroule pendant la « drôle de guerre ».
Fin septembre 1939, Müller rencontre Mgr Kaas, ancien chef du Zentrum (le parti des catholiques allemands), exilé à Rome depuis l’arrivée des nazis au pouvoir. Il l’interroge sur le meilleur moyen d’approcher le pape. Kaas indique Leiber, le secrétaire particulier de Pie XII. En octobre, Müller revient à Rome […]
Par Jean-Yves Riou
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