La broderie matyó
Un art hongrois haut en couleur
Dans le nord-est de la Hongrie, la communauté catholique des Matyó habite Mezökövesd, Tard et Szentistvan, au milieu d'une région protestante. Les broderies qui ornent leur costume traditionnel devinrent au XIXe siècle, lors de la montée du nationalisme, l'un des symboles de l'identité hongroise.
À cent trente kilomètres au nord de Budapest, la ville de Mezökövesd et les villages de Tard et Szentistvan, berceau des Matyós, sont situés dans la région du massif du Bükk, là où la grande plaine de Hongrie rencontre les Carpates. Ce groupe ethnique s’est formé tardivement, aux XVIIIe et XIXe siècles, une période marquée par de profonds changements. En 1669, l’expulsion des Turcs a laissé le pays entier à la dynastie Habsbourg, tandis que la croissance démographique et les progrès de l’agriculture modifient les campagnes (…).
La broderie est une tradition très ancienne en Hongrie. Dès que les filles sont en âge de tenir une aiguille, on leur apprend à coudre et à broder. Plus encore dans les familles pauvres, comme celles de la région de Mezökövesd, puisque la broderie embellit les vêtements les plus simples. Autrefois, la richesse d’une famille était évaluée au nombre de vêtements brodés qu’elle possédait. Les plus anciens exemples de broderie matyó datent de la seconde moitié du XIXe siècle. À l’époque, dans l’ensemble du pays, les draps blancs étaient ornés de dentelles et de jours. Un style local apparaît d’abord sur les bordures du linge de maison. La composition reprend d’anciens décors utilisés par la noblesse : des oiseaux intercalés entre des buissons, des guirlandes de roses et des bourgeons (…). L’intégralité de l’article se trouve dans Codex #13.
Par Marie-Alix Espindola