Sous la poudreuse, l’art sacré
Les stations de ski autrement
Les chrétiens ont créé des lieux de prière dans les programmes urbains des stations de ski dès les années 1960. Ces monuments participent aux expérimentations architecturales contemporaines. À découvrir entre deux pistes.
Apparu vers 1860, le tourisme en montagne donne d’abord à voir des villages d’altitude constitués de chalets en bois et pierre rassemblés autour d’un clocher. Une image bucolique bien différente des stations de ski créées et développées pendant les Trente Glorieuses, période de croissance économique durant laquelle la société de loisirs et de consommation atteint son paroxysme. Avec le Plan Neige lancé en 1964, l’État soutient les aménagements et les constructions pour répondre à l’essor du tourisme de masse en favorisant « un concept de stations d’altitude très fonctionnelles et performantes au service du ski, fondées sur un urbanisme vertical ». Il initie un partenariat auprès des collectivités.
Dès lors, architectes, urbanistes, promoteurs et responsables locaux se confrontent aux enjeux de la démocratisation des sports d’hiver, dans une vision moderniste et technologique de leur époque. Sans modèle établi, tout est à inventer. En rupture avec les traditionnels chalets, l’architecture des stations évolue au gré des modes et des usages, avec une intégration plus ou moins marquée dans le paysage. Il en subsiste un corpus riche, bien que souvent discuté, dont certains exemples constituent de véritables icônes de l’architecture contemporaine à l’image des stations de Flaine(74) ou des Arcs(73) bâties par des personnalités renommées, en l’occurrence Marcel Breuer et Charlotte Perriand (…).
Par Christine Blanchet
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