Que sait-on des “Israélites” ?
Un quotidien loin des clichés
À partir de 1200 avant notre ère, un réseau de villages se met en place dans les zones montagneuses du centre de Canaan, à distance des anciennes villes. La spécificité israélite émerge dans la région jusqu’au VIe siècle avec une dominante rurale et des croyances plurielles.
À quoi ressemblait la vie quotidienne des habitants de Canaan à l’âge du Fer? Voilà une question qui fascine les historiens. Or, parmi les populations de la région (Phéniciens, Philistins, etc.), ce sont les « Israélites » dont on peut le plus aisément reconstituer l’existence concrète, grâce à l’archéologie, aux inscriptions anciennes et à la Bible. Plus précisément, il s’agit des habitants des royaumes d’Israël, au nord, et de Juda, au sud. Puisque ces pays avaient des cultures semblables et partageaient la même langue, la même écriture, ainsi que bien des traditions religieuses, les historiens y voient souvent une culture commune. Dans ces conditions, que savons-nous aujourd’hui du quotidien des « Israélites » entre le Xeet le VIesiècle ?
Le premier fait à noter est l’importance de la vie rurale. Seule une minorité de la population habitait dans des villes, et surtout l’élite du pays, composée notamment de la cour royale et des hauts fonctionnaires. Au-delà des capitales (Samarie au nord, Jérusalem au sud), les fouilles ont dégagé des cités majeures et fortifiées comme Megiddo ou Hatsor, comprenant des quartiers d’habitation et des bâtiments publics. Mais la plupart des gens habitaient dans des villages ou des fermes individuelles. À titre d’illustration, dans le territoire de Manassé, qui formait le cœur d’Israël, les prospections de surface ont identifié, pour les IXe-VIIIesiècles av. J.-C., 131 fermes individuelles, 82 villages (200 à 250 habitants) et 49 villes (caractérisées par une superficie supérieure à deux hectares) (…).
Matthieu Richelle
Retrouvez l’intégralité de cet article dans Codex #10.