Philippe Villeneuve : « Viollet-le-Duc a été mon guide ! » – CODEX
Philippe Villeneuve : « Viollet-le-Duc a été mon guide ! »

Philippe Villeneuve : « Viollet-le-Duc a été mon guide ! »

Rencontre avec l’architecte qui veille sur Notre-Dame de Paris

Depuis 2013, Philippe Villeneuve est l’architecte en chef des Monuments historiques qui veille sur Notre-Dame de Paris. Il nourrit une admiration fervente pour son prédécesseur.


Codex : Vous souvenez-vous de votre première rencontre avec Viollet-le-Duc ?

Philippe Villeneuve : J’étais petit. Avec ma mère et ma sœur, nous avons visité Paris dans le cadre d’un voyage scolaire. Bien sûr, nous avons vu Notre-Dame. On disait à l’époque : « La cathédrale, c’est que du Viollet-le-Duc ! », grosso modo : « Elle ne vaut rien, elle est toute neuve ! » C’était dans les années 1970. Après, j’ai rencontré la cathédrale de plus près via la musique et l’architecture. J’en suis tombé amoureux, surtout pour l’ambiance qui y régnait : la liturgie, les chants, l’encens, les grandes orgues, la lumière… En 1979, à l’âge de seize ans, j’ai fait une maquette de Notre-Dame. En 1980, il y a eu la fameuse exposition sur Viollet-le-Duc au Grand Palais. C’était une réhabilitation de cet homme de génie. Elle m’a révélé un personnage mythique, avec une puissance de travail incroyable, une qualité de réflexion fascinante… Si bien que j’ai lu tous les livres de Viollet-le-Duc qui me tombaient sous la main !

 

Codex : C’est à lui que vous devez votre vocation ?

Ph. Villeneuve : Oui, j’ai découvert mon métier grâce à cette exposition. J’ai toujours voulu être architecte mais je pensais qu’il ne se passait plus rien pour les cathédrales. J’avais tout de même été échaudé quand, enfant, on m’avait offert des livres illustrés qui dataient de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe siècle. Dedans, j’avais vu des images de Notre-Dame de Rouen

avec ses flèches et ses clochetons. J’ai demandé à mes parents d’aller la visiter et j’ai été effroyablement déçu ! Elle avait été bombardée par les Américains en 1944 : la tour Saint-Romain n’existait plus, les décors de la façade étaient déglingués, il y avait des planches en bois sur les vitraux… Grâce à l’exposition du Grand Palais, j’ai découvert qu’il y avait un métier pour reconstruire les cathédrales. J’ai décidé de devenir architecte en chef des Monuments historiques. Et j’ai eu la chance que cela marche ! Viollet-le-Duc a été mon guide. […]

Propos recueillis par Priscille de Lassus

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