L’afflux de réfugiés syriens inquiète le Liban
Un équilibre confessionnel fragile
Le Liban est submergé. Les réfugiés représentent près d’un tiers de sa population et fragilisent son équilibre confessionnel. Exemple dans un camp palestinien chrétien.
Parmi les dossiers qui attendent Michel Aoun, nouveau président de la République libanaise, élu le 31 octobre 2016, il y a la question des réfugiés syriens. Depuis le début de la guerre dans la Syrie voisine, en 2011, le territoire libanais – pas plus grand que deux départements français (10 452 km2) – reçoit un nombre considérable de migrants. Pas moins de 1,18 million de Syriens sont officiellement enregistrés auprès du HCR (Haut Commissariat pour les réfugiés), auxquels s’ajoutent cinquante mille Palestiniens de Syrie, comptabilisés par l’UNRWA, l’agence de l’Onu en charge des Palestiniens. Sans compter les réfugiés syriens qui, par crainte, préfèrent ne pas se manifester auprès des organismes internationaux. Tout cela pour une population libanaise estimée à environ quatre millions de personnes et qui doit déjà faire face à la présence de quelque quatre cent cinquante mille réfugiés palestiniens. Dans un pays multiconfessionnel, où les institutions et la vie quotidienne tentent de s’organiser de façon équitable entre chrétiens de diverses confessions, musulmans sunnites, musulmans chiites, etc., l’afflux de personnes majoritairement sunnites introduit un déséquilibre périlleux. Et ce, en plus des problèmes d’ordre économique et de santé publique qui se posent. […]