Portfolio : Kennedy président
L'ambition d'un clan
L’élection de John Fitzgerald Kennedy à la Maison-Blanche signe le succès et l’ascension sociale d’une famille catholique irlandaise programmée pour réussir. Focus sur une présidence innovante qui s’achève en tragédie.
La famille Kennedy témoigne de l’ascension sociale des Irlandais émigrés aux États-Unis à la fin des années 1840. Le père, Joseph Patrick Kennedy (« Joe Sr. », 1888- 1969), a étudié à Harvard, est devenu à vingt-cinq ans le plus jeune directeur de banque étatsunien, puis ambassadeur à Londres (1938- 1940). La mère, Rose Fitzgerald (1890-1995), s’est formée dans les meilleurs établissements catholiques. Le couple a eu neuf enfants. La vie familiale est dominée par les ambitions sociales de Joe Sr., qui travaille et voyage beaucoup. Il souhaite intégrer ses enfants dans l’élite yankee protestante. Très pratiquante, sa femme insiste sur la discipline, la propreté. Les attentes des parents sont élevées : les enfants doivent être à la hauteur des « standards Kennedy ». Le mot d’ordre est qu’il faut toujours être le premier. Cette éducation favorise une indépendance forte des enfants, qui développent leurs propres opinions. Ce portrait de famille semble idyllique. Pourtant, Rosemary, qui souffre d’un léger retard, est mise à l’écart en 1941 à la suite d’une lobotomie ratée. L’avion de Joe Jr. explose lors d’une mission secrète en août 1944. Quatre ans plus tard, Kathleen décède dans le crash d’un avion. John est assassiné puis Robert cinq ans après (…).
Par Élodie Giraudier, post-doctorante, Harvard University
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