Lumières russes sur la Côte d’Azur
Un patrimoine orthodoxe à découvrir
De Cannes à Menton, les douceurs de la Riviera française ont su séduire les hivernants russes, nombreux à partir des années 1850. Ils érigent plusieurs églises et une somptueuse cathédrale qui témoignent de la beauté de la foi orthodoxe.
Elle pousse comme une fleur exotique dans un jardin luxuriant, en compagnie d’un palmier longiligne qui souligne sa silhouette élancée. La cathédrale Saint-Nicolas éclate d’une beauté impétueuse. L’orange de la brique tranche avec la pierre d’un beige crème, rehaussés de mille fioritures. Solidement arrimée par deux porches qui étendent comme des racines l’emprise de sa tige compacte, rejetant les clochetons au pourtour, elle monte en graine pour laisser éclore une floraison de bulbes. Les tuiles vernissées miroitent au soleil de Méditerranée. Disposées en courbes rythmiques, elles accrochent la lumière dans un camaïeu de vert et de bleu qui se détache sur le ciel azuréen. Quelques pistils d’or couronnent l’ensemble, des croix ajourées maintenues par des chaînes, ainsi que, plus bas, des aigles bicéphales posés sur le faîtage. Il s’agit d’une fondation impériale. Ici, nous ne sommes pas à Moscou mais à Nice, ville d’hivernage de l’élite russe depuis le milieu du XIXe siècle, puis terre d’accueil de l’émigration blanche. La cathédrale ne règne pas en solitaire. De Saint-Raphaël à San Remo, la Côte d’Azur est semée d’églises similaires, certes plus modestes, qui témoignent d’une présence russe ancienne et de la foi orthodoxe, toujours vivante.
Pionnier, le grand duc Michel, frère de l’empereur Nicolas Ier, séjourne à Nice dès le mois de février 1837, sans doute pour profiter des vertus du climat méditerranéen sur sa santé fragile. La ville est déjà fréquentée par de riches Anglais qui ont aménagé une promenade sur le front de mer (…).
L’intégralité de l’article se trouve dans Codex #14.
Par Priscille de Lassus