Un nouvel ordre au service du pape – CODEX
Un nouvel ordre au service du pape

Un nouvel ordre au service du pape

Le départ en fanfare de la Compagnie de Jésus

La Compagnie de Jésus naît dans un contexte politique et religieux agité. Très critiqué au sein de l’Église, mais soutenu par le pape Paul III, l’Ordre connaît une expansion foudroyante.


Le 15 août 1534, sept étudiants parisiens prient ensemble dans la chapelle de la colline de Montmartre. Après la messe célébrée par le Savoyard Pierre Favre, seul prêtre du groupe, ils s’engagent à vivre dans la suite du Christ, à aider leurs contemporains à embrasser le christianisme. Ces hommes sont groupés autour d’Ignace de Loyola depuis son séjour à Paris. Un rendez-vous est pris : les études terminées, le groupe ira à Venise pour s’em- barquer vers la Terre sainte. Augmenté de nouveaux membres, le groupe se reforme deux ans plus tard, mais après un an d’attente, faute de pouvoir prendre le bateau espéré, la dispersion est décidée : Ignace, Lainez et Favre rejoignent Rome, François Xavier et Bobadilla se rendent à Bologne, Broët et Salmerón à Sienne, Codure et Hoces à Padoue, Jaÿ et Rodrigues à Ferrare. Tous ont décidé qu’ils sont de la « compagnie de Jésus ». Ils empruntent à l’usage de sociétés religieuses et n’ont pas l’intention de former une nouvelle congrégation. Ignace songeait depuis 1535 à une « compagnie ». À Rome, il est proposé à Lainez et Favre d’enseigner la théologie à l’université de La Sapienza. De son côté, Ignace donne les Exercices à des personnes de haut-rang. Lorsqu’ils se retrouvent à Rome en avril 1538, les compagnons doivent affronter de vifs reproches après que Favre et Lainez aient critiqué la prédication de carême du Piémontais Agostino Mainardi. Certains membres de la Curie laissent entendre que les « prêtres réformés » de la compagnie autour d’Ignace seraient des luthériens déguisés, cherchant à tromper leurs adeptes au moyen de leurs « Exercices ». Les rumeurs évoquent les procès qu’ils auraient fuis en Espagne, à Paris et à Venise, ce qui les a conduits à venir trouver refuge à Rome (…). Par Philippe Rocher, docteur en histoire et chercheur associé à l’IPRA

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