Le Goulag pour les ennemis du peuple
Vingt millions de détenus dans les camps de travail
Avec le Laogaï maoïste, le Goulag (acronyme russe pour Glavnoie Oupravlenie Lagerei – Direction principale des camps) stalinien a été le plus vaste système de camps de travail forcé dans l'histoire de l'humanité.
En un peu moins d’un quart de siècle, de 1929 à 1953, année de la mort de Staline, une vingtaine de millions de citoyens soviétiques (et, à partir de 1945, un million de citoyens de pays d’Europe de l’Est passés sous domination soviétique) ont fait l’expérience des camps du Goulag. Deux millions n’en sont jamais revenus.
Comment expliquer l’émergence, puis l’expansion des camps de travail forcé en U.R.S.S. ? Dans son entreprise titanesque de transformation du pays, le régime stalinien se heurte à de fortes résistances, notamment de la part des paysans qui refusent la collectivisation forcée qui leur est imposée. Les paysans constituent, dès 1929-1930, les principaux contingents des zeks, les détenus des camps de travail. Mais la résistance de la société ne saurait expliquer, à elle seule, l’ampleur de la répression. Celle-ci s’ancre dans la conviction partagée par Staline et par les dirigeants communistes (et avant eux, par Lénine), selon laquelle l’État soviétique, un État de type nouveau, fondé sur la connaissance et la maîtrise des lois de l’Histoire, est en droit d’éliminer sans pitié tous ses « ennemis », selon la logique implacable de la « lutte des classes » (…). Nicolas Werth
Retrouvez l’intégralité de cet article dans Codex #09.