La gnose sort de l’ombre à Nag Hammadi – CODEX
La gnose sort de l’ombre à Nag Hammadi

La gnose sort de l’ombre à Nag Hammadi

Retour sur une découverte archéologique majeure

Dans une grotte d’Égypte, des paysans découvrent une jarre qui renferme douze cahiers de manuscrits sur papyrus. Ils conservent cinquante-deux traités, copiés au IVe siècle, pour la plupart inédits, se rattachant au mouvement gnostique.


Décembre 1945 : des fellahin du village d’al-Qasr, en Haute-Égypte, partent chercher des nitrates, un très bon fertilisant pour leurs champs, dans les roches du Djebel el Tarif. Ils connaissent bien ce massif, qui descend abruptement sur le Nil et où se nichent quantité de grottes abritant d’anciens tombeaux. (…)

Au cours de la journée, les fellahin font une halte dans une grotte. Ils entrevoient, dans l’ombre, une ancienne jarre scellée, en terre-cuite, d’environ un mètre de haut, coiffée d’un bol en guise de couvercle. Ils s’en approchent : contiendrait-elle de l’or ou d’anciens bijoux qu’ils pourraient revendre à un brocanteur ? D’abord ils hésitent : un djinn – un démon – pourrait se cacher dans la jarre, et il vaudrait mieux ne pas le déranger. Mais l’appât d’un gain éventuel l’emporte : le plus courageux d’entre eux, Muhammad Ali, casse la jarre à coups de pioche. Quelle déception ! Aucune trace d’or ! En revanche, s’éparpillent sur le sol une quantité très considérable de manuscrits sur papyrus, encore enserrés dans leurs étuis en cuir. (…)

Ce fut ainsi, par hasard, qu’eut lieu l’une des plus importantes découvertes de manuscrits effectuées au XXe siècle : celle des textes gnostiques de Nag Hammadi, qui jeta une lumière nouvelle et inespérée sur l’un des mouvements de pensée les plus percutants de la fin de l’Antiquité : la gnose (…). Par Madeleine Scopello, directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’EPHE

Retrouvez l’intégralité de cet article dans le dossier “Les apocryphes” de Codex #07.